Bretagne et Grand Ouest

Ces analyses et informations nous semblent dignes d’intérêt pour comprendre ce qui se passe en Ukraine même si elles datent de deux mois pour les deux premières:

  1. Michel Collon « Ukraine et médiamensonges, comment ne pas se faire manipuler? »
  2. Entretien avec Bruno Drevski

  3. Quelques éléments tirés d’une interview de Bertrand Badie à Médiapart

    L’Ukraine est à la fois l’exemple d’une guerre civile qui s’internationalise, mais aussi d’un jeu de grandes puissances à l’ancienne avec des territoires, des alliances, des missions diplomatiques, etc.

    Le conflit ukrainien est la superposition d’un mouvement social et d’un jeu diplomatico-militaire classique. Le grand problème, c’est que l’on n’a jamais su articuler l’un avec l’autre. Côté russe, on a un certain nombre d’arguments géopolitiques à faire valoir, mais on ne pourra pas ignorer de manière infinie le mouvement social ukrainien. Poutine peut envoyer ses chars en Ukraine, mais il ne pourra pas annuler le mouvement social qui s’y est déployé. Côté ukrainien, ce mouvement est totalement légitime, mais comment peut-il s’accomplir sans tenir compte de la réalité géopolitique qui fait que la Russie n’est pas illégitime quand elle réclame des garanties à propos de la Crimée et même sur l’orientation politico-diplomatique du futur État ukrainien? Côté européen, nous avons hélas tout faux.

    Dans un premier temps, nous n’avons pris en compte ni le mouvement social ukrainien ni les intérêts géopolitiques de la Russie. Dans un deuxième temps, nous avons accepté le mouvement social en envoyant trois de nos ministres des affaires étrangères négocier un accord, mais nous n’avons jamais cherché à négocier avec la Russie, ni même à définir un partenariat avec la Russie. Depuis 1989, nous ignorons ce partenaire russe.

    Comment pouvons-nous en même temps prendre en compte le mouvement social ukrainien sans comprendre tout l’impact qu’il peut avoir sur la diplomatie russe et donc tous les risques géopolitiques qui en découlent? Comment se fait-il que nous soyons incapables de mener, depuis l’automne dernier, une négociation diplomatique avec la Russie sur ce point? La seule exception est celle, ambiguë, de l’Allemagne, qui tire assez bien son épingle du jeu, alors que la diplomatie française n’a pas su actualiser les relations franco-russes depuis 2003 et l’axe Paris-Moscou-Berlin sur l’Irak.

    Le summum de l’absurde est l’annonce de la sortie du G8, le seul forum où il y avait une possibilité d’échange et de négociation avec la Russie ! Cela rejoint un aspect préoccupant de la diplomatie contemporaine: à partir du moment où il y a un problème, la réaction est de ne pas parler avec celui qui est source de ce problème. On ne parlait pas autrefois à Saddam Hussein, on ne parle pas à Bachar al-Assad, on ne parle pas au Hamas, ni au Hezbollah, on ne parle pas à l’Iran et maintenant on ne parle pas à la Russie… C’est quand même une curieuse conception de la diplomatie, quand on sait que son essence est l’art de gérer les séparations et les contentieux.

  4. Le communiqué de la CGT
    « Ukraine, cessez les violences! »
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