Bretagne et Grand Ouest

Article issu de l’édition de Rennes Sud du samedi 6 mai 2017 :

Citoyens, prenons le parti de la solidarité !

Point de vue. Par François Gaudichet, porte-parole de dix-huit organisations d’Ille-et-Vilaine de solidarité nationale et internationale (1).

François Gaudichet.

La mondialisation de l’économie, qui s’est mise en place après la crise des années 1970, a profondément bouleversé nos sociétés occidentales : montée du chômage et de la précarité, crainte de régression sociale pour nos enfants, manque de perspective pour la jeunesse… Beaucoup de nos concitoyens, notamment dans les banlieues et les campagnes, s’estiment abandonnés par les politiques qui, il est vrai, ont parfois montré le visage de l’impuissance.

Le besoin de justice sociale

La montée des inégalités dans les pays occidentaux est vraie aussi dans les pays du Sud, dont le développement est loin d’avoir profité aux populations : au Bangladesh, par exemple, les ouvrières qui fabriquent nos vêtements sont payées 50 € par mois alors que le salaire minimum pour vivre décemment y est estimé à 250 €. La crise financière qui a éclaté en 2008 a aussi accentué les problèmes de l’Europe. Des politiques très dures ont été notamment imposées aux Grecs, aux Espagnols, aux Portugais… frappant en particulier la partie la plus pauvre de la population, qui n’était aucunement à l’origine de la crise. Une politique de solidarité active aurait certainement permis de restreindre les effets les plus néfastes de cette évolution, non maîtrisée, alors que chacun sait aussi que le mode de développement actuel n’est pas durable puisqu’il consomme plus de ressources naturelles qu’il n’en génère, qu’il induit des graves problèmes de réchauffement et de dérèglement climatiques. Tout n’est cependant pas perdu si l’on prend conscience que la solidarité nous permettra de sortir de cette passe difficile, que le repli sur soi, l’isolement au sein de l’Europe ne sont que de fausses solutions qui, rapidement, accroîtront encore plus nos difficultés. Des signes positifs existent : le Fonds monétaire international a publié récemment des études montrant les effets délétères de la montée des inégalités sur notre bien-être et notre prospérité ; de plus en plus de voix soulignent l’urgence du traitement des problèmes écologiques, malgré ce que dit le nouveau président des États-Unis. Sans justice sociale, sans solidarité, chacun voit bien que l’on ne pourra pas aller vers un nouveau mode de développement respectueux des droits des hommes et de l’environnement ici, comme dans les pays du Sud.

L’élection ne résoudra pas tout

La solidarité est aussi la condition de la sécurité. Comment une économie de plus en plus inégale, où la richesse se concentre dans une toute petite partie de la population, n’engendrerait-elle pas des tensions, tant au niveau national qu’au plan international ? L’élection présidentielle ne mettra pas à la tête de la France une personne providentielle, apte à résoudre tous les problèmes. C’est à nous, citoyens, de rester attentifs, tout au long du quinquennat, pour veiller à ce que notre pays prenne bien le parti de la solidarité, parti seul à même d’assurer notre avenir et celui de nos enfants.


(1) AMD35, Artisans du Monde 35, Attac Rennes et Attac St Malo-Jersey, Bienvenue !, CCFD Terre Solidaire35, Cercles de silence, CDAB (Coordination de la diaspora africaine bretonne), CRIDEV, Cosim Bretagne, Foi et Justice, MIR, LDH Rennes, Mouvement de la paix, Peuples Solidaires/ Action Aid35, Survie35, Terre des Hommes35, Un toit Un droit !

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