Bretagne et Grand Ouest

Article paru dans Ouest France Rennes aujourd’hui 3 février 2016:

Mercredi 3 février 2016

Un concert pour la paix et contre l’état d’urgence

Jeudi soir, la salle de la Cité accueille un concert militant pour la paix, les solidarités et la fraternité. Dix-huit organisations s’unissent pour proposer cette soirée gratuite.

Un concert pour la paix et contre l'état d'urgence

Dans le prolongement de l’appel unitaire national « Nous ne céderons pas », dénonçant l’état d’urgence et la déchéance de nationalité, dix-huit organisations syndicales, politiques et associatives du département, organisent un concert militant jeudi soir à la salle de la Cité. « On se retrouve tous autour des trois valeurs de paix, de solidarité et de fraternité » annoncent de conserve, Loïc Morel, secrétaire général de la CGT et Roland Nivet, responsable du Mouvement de la Paix.

« Nous contestons l’état d’urgence »

Le leader syndical décrit sa vision de la situation ambiante : « Actuellement en France, on attise les divisions entre citoyens et on veut trouver des coupables aux situations de novembre. Nous contestons l’état d’urgence prolongée, et ses conséquences sur les libertés, mais aussi la déchéance de nationalité qui ferait des citoyens de différentes catégories en fonction du lieu de naissance. »

Shura Dumanic, militante pacifiste qui a vécu la guerre de Yougoslavie, fait figure de grand témoin des mouvements qui agitent le monde : « Notre expérience des années 1990 est importante pour la France. On est passé par cette confusion politique. Dans cette situation, tout est possible mais vous avez la chance d’avoir une tradition démocratique très longue. »

La politique extérieure de la France inquiète le Mouvement de la Paix. « Nous pensons que la guerre appelle la guerre. Les frappes en Syrie sont contre-productives en créant des réfugiés que la France repousse. C’est intolérable », argumente Roland Nivet.

La jeunesse… Mais pas seulement

Il n’a pas échappé aux militants de tous horizons que c’est la jeunesse qui a été visée lors des attaques de novembre. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé à proposer ce rendez-vous musical. Il a vite fédéré les artistes et les partenaires qui interviennent bénévolement ou à moindre coût, mais aussi la Ville qui met à disposition la salle de la Cité. « On n’a pas ressenti d’inquiétude chez les jeunes, mais plus une envie de vivre, de résister en faisant la fête », insiste Caroline Frydman, du collectif jeune CGT. Ce n’est pas anodin si un jeudi soir, celui qui précède les vacances a été choisi. « On veut toucher cette génération, mais tout le monde est invité à venir. Le but, c’est de mettre toutes les questions en débat.

Sur scène, les interventions militantes ponctueront les changements d’artistes », expliquent les organisateurs. Jeudi soir, le plateau sera 100 % rennais avec les groupes Alee, Billy ze Kick et The Dumish Klebreizh Orkestra.

Alexandre STÉPHANT.

  • Jeudi 4 février, à 19 h, salle de la Cité, entrée gratuite.
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