Bretagne et Grand Ouest

Logo HumaniteVoici un article de Rosa Moussaoui, journaliste pour l’Humanité, publié aujourd’hui (cliquez ici pour voir l’original):

Des cinéastes israéliens contre la guerre en Palestine

Rosa Moussaoui – jeudi 17 juillet 2014

Des cinéastes ont interrompu lundi le festival du film de Jérusalem.

A gauche et dans le monde intellectuel, des voix s’élèvent pour exiger un cessez-le-feu.
Des cinéastes ont interrompu lundi le festival du film de Jérusalem.

Photo © l’Humanité

La vie peut-elle continuer comme si de rien n’était, alors que le déluge de feu qui s’abat depuis une semaine sur Gaza emporte chaque jour des dizaines de vies ? Le geste de huit cinéastes israéliens qui ont interrompu lundi le festival du film de Jérusalem est un salutaire acte de refus. Dans un appel, Efrat Corem, Shira Geffen, Ronit et Shlomi Elkabetz, Keren Yedaya, Tali Shalom Ezer, Nadav Lapid et Bozi Gete exhortent le gouvernement israélien à « cesser le feu » et à « engager un dialogue constructif avec le peuple palestinien et ses dirigeants, pour parvenir à une paix viable pour les deux parties ». « Les enfants de Gaza ne bénéficient pas de la protection des systèmes du Dôme de fer. Ils n’ont pas d’espaces de résidence sécurisés, ni de sirènes. Les enfants qui vivent à Gaza aujourd’hui sont nos partenaires pour la paix de demain. La tuerie et l’horreur que nous infligeons ne font que repousser plus loin toute solution diplomatique », insistent-ils. Depuis le déclenchement de l’opération militaire israélienne, les mobilisations se succèdent, dans un contexte difficile, pour exiger que cessent les bombardements et l’occupation des territoires palestiniens, mais aussi pour dénoncer le lourd climat raciste entretenu par une extrême droite se revendiquant ouvertement de la « chasse aux Arabes ». Après la manifestation de Tel-Aviv, samedi, où les pacifistes ont essuyé les insultes, les menaces et les jets de projectiles des extrémistes, de nouvelles mobilisations sont prévues ces jours-ci à Jérusalem, Haïfa, Tira et Kufr Manda.

« ­L’occupation de la Palestine est antidémocratique par définition »

Fait marquant, des dizaines d’objecteurs de conscience, parfois très jeunes, rejettent toute participation à l’actuelle opération militaire, encourant ainsi de sévères sanctions. « Bravo pour votre courage, pour votre refus de prendre part à l’injustice et aux crimes de guerre! L’occupation de la Palestine est antidémocratique par définition. Nous espérons que d’autres, encore, contesteront ces agissements antidémocratiques », écrit le mouvement Yesh Gvul, fondé par des vétérans qui ont refusé de servir au Liban en 1982. Présent à tous les rassemblements pour la paix, le député communiste Dov Khenin en résumait il y a quelques jours l’esprit, lors d’un débat à la Knesset: « Nous ne pouvons, sans conséquences, continuer à occuper, à construire des colonies, à bloquer toute avancée vers un accord. La bulle du statu quo a explosé. »

 

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