Bretagne et Grand Ouest

Communiqué du comité 35 du Mouvement de la Paix

Il y a 68 ans, Hiroshima et Nagasaki: deux petites bombes atomiques, 240.000 morts, deux villes moyennes comme Rennes réduites en poussière

A-Bomb Dome 1945

Image de l’exhibition « Hiroshima, Ground Zero 1945 » à l’International Centre de Photography (www.icp.org)

Le 6 aout 1945 eut lieu le bombardement d’Hiroshima. Une bombe de seulement 10 kilotonnes (les 380 bombes atomiques françaises basées à Crozon représentent chacune d’elle environ 100 fois la bombe d’Hiroshima!) larguée par les USA détruit en un éclair de seconde la ville d’Hiroshima provoquant dans l’instant 120.000 morts et de l’ordre de 140.000 victimes. Trois jours plus tard le 9 août une seconde bombe est larguée sur la ville de Nagasaki provoquant la destruction de la ville et 100 000 morts.

Albert Camus dans l’éditorial du journal Combat du 8 août 1945 a écrit: « Des journaux américains, anglais et français se répandent en dissertations élégantes sur l’avenir, le passé, les inventeurs, le coût, la vocation pacifique et les effets guerriers, les conséquences politiques et même le caractère indépendant de la bombe atomique. Nous nous résumerons en une phrase: la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques… Devant les perspectives terrifiantes qui s’ouvrent à l’humanité, nous apercevons encore mieux que la paix est le seul combat qui vaille d’être mené. Ce n’est plus une prière, mais un ordre qui doit monter des peuples vers les gouvernements, l’ordre de choisir définitivement entre l’enfer et la raison. »

Aujourd’hui les trois quarts des États du monde soutiennent le projet d’une convention d’élimination des armes nucléaires pour faire rentrer dans la réalité la décision qu’implique l’article 6 du traité de Non Prolifération Nucléaire (signé par la France) qui prévoit l’élimination des armes atomiques.

Réunis au mois d’avril à Oslo, de très nombreux États ont repris à leur compte l’initiative pour un traité d’interdiction des armes nucléaires. Ils laissent entrevoir la possibilité de se débarrasser de l’abominable épée de Damoclès que brandissent sur les peuples la doctrine nucléaire militaire prônée par seulement 9 États et forte de 20.000 bombes atomiques dont 2000 prêtes à un emploi immédiat.

Il est temps d’entendre raison comme l’a indiqué le maire d’Hiroshima lors des cérémonies de commémoration du 6 août à Hiroshima en disant « Peuples du monde, mais surtout chefs d’états dotés d’armes nucléaires, venez à Hiroshima et méditez sur la paix dans notre ville touchée par la bombe atomique! »

Un appel qui visiblement n’a pas été entendu par le gouvernement français qui a entériné le vendredi 2 août une loi de programmation qui maintient les crédits pour la modernisation et la construction de nouvelles bombes atomiques alors que la France aurait pu décider le gel des nouveaux programmes comme contribution au processus de désarmement nucléaire.

Comme contribution aux multiples actions qui se déroulent en France et dans le monde, le comité d’Ille et Vilaine du Mouvement de la Paix distribuera un tract vendredi après midi à Rennes, tout en présentant une exposition sur les cérémonies d’Hiroshima commémorant l’anniversaire des bombardements.

Cette question du désarmement nucléaire alimentera plusieurs débats au cours de l’initiative « Tout Rennes Cultive la Paix » qui se déroulera fin septembre dans le cadre de la journée mondiale de la paix.

 

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