Bretagne et Grand Ouest

Publié dans Ouest France le mardi 30 novembre 2010, par Philippe ATTARD:

Alain Juppé à l’Ile Longue, 40 ans après Le Redoutable

Voir l’article ici: article sur les conditions de construction de la base de sous marins nucléaires de l’Ile Longue

1969 base de sous-marins

La base de sous-marins de l’Ile Longue en construction en avril 1969.
(Archive Ouest France)

Alain Juppé, ministre de la Défense, vient à l’Ile Longue ce mercredi. Ce n’est pas un hasard: il y a 40 ans, le premier sous-marin nucléaire lanceur d’engin français y accostait.

De Gaulle prend la décision en secret

La décision avait été prise par le général de Gaulle dans le plus grand des secrets, en juin 1965. Le décret n’avait même pas été publié au Journal Officiel. Normal. C’était en pleine guerre froide. Ce décret portait création d’un site pouvant accueillir des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, et tout ce qu’il faut pour la maintenance des navires et de leurs missiles.

L’Ile Longue avait été choisie pour son emplacement idéal: face au plus grand port militaire français, Brest, enclavée dans une rade surprotégée depuis que Vauban l’avait maillée de fortifications, elle convenait pour des raisons d’espace et de nature du sol.

Le Redoutable

Louis Jacquin, le maire de Crozon à l’époque, n’avait pas été consulté. « Le préfet maritime nous avait appelés, moi et mon adjoint, pour nous apprendre que l’Ile Longue allait être entièrement utilisée par la Marine pour devenir l’abri ses sous-marins atomiques, » raconte-t-il.

La dizaine de familles qui y vivaient, les carrières de pavés qui s’y trouvaient n’avaient plus qu’à plier bagage. Si manifestations il y eut, ce fut pour faire monter les enchères des indemnisations. La contestation anti-nucléaire et pacifiste n’existait pas encore.

Le premier sous-marin à accoster à l’Ile Longue fut le Redoutable, en octobre 1970. Armé de 16 missiles emportant chacun six têtes nucléaires (chacune fait dix fois la puissance d’Hiroshima), il sera suivi de quatre autres exemplaires. En principe indétectable, mobile, muni d’une charge de destruction redoutable, ce type de sous-marin est le fer de lance de la dissuasion nucléaire française.

 

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