Bretagne et Grand Ouest
agissons ensemble pour la paix et le climat

Intervention de Roland Nivet Porte-parole national du Mouvement de la Paix et animateur du collectif national « En marche pour la Paix » s’exprimant au départ de la marche unitaire pour la paix et le climat à Renne le samedi 21 septembre 2019.

Climat et paix même combat

Les luttes pour la paix et le climat, la justice sociale et les droits humains, le désarmement nucléaire sont liées. Elles nous unissent aujourd’hui et doivent être le ciment de notre unité d’action pour demain.

Penser globalement et agir localement individuellement et collectivement pour la Paix et le climat.

Hier dans le monde entier des millions de personnes en particulier des jeunes ont manifesté pour le climat.

Nous vivons incontestablement des journées historiques.

Une véritable insurrection des consciences est en train de s’effectuer pour la défense du climat, condition nécessaire pour éviter le développement de nouveaux conflits et de nouvelles guerres et pour vivre dans un monde de paix.

Il n’est pas anodin que cette journée du 21 septembre 2019, Journée internationale de la paix, placée par ONU sous le double thématique « ACTION CLIMATIQUE, ACTION POUR LA PAIX » soit marquée par d’immenses manifestations populaires en faveur de la paix et du climat qui rassemblent des millions de personnes dans le monde.

Pour sa part le collectif En marche pour la paix qui regroupe en France plus de 160 organisations dont le Mouvement de la paix avait choisi deux thèmes pour cette Journée internationale de la paix

  • Le premier : pour un climat de paix: stop les guerres, stop les violences, stop la misère
  • Le deuxième : agissons ensemble pour la paix et le climat, pour la justice sociale et les droits humains, pour le désarmement nucléaire

Tous les textes internationaux qui fondent notre vie en commun depuis la charte des Nations unies à travers laquelle les peuples en 1945 après la victoire sur le nazisme appellent à construire un monde de paix et de justice, jusqu’aux résolutions de l’an 2000 pour un avenir de l’humanité construit sur une culture de la paix et de la non-violence, ou la résolution de l’assemblée générale des nations unies de 2015 pour les objectifs de développement durable, et récemment les conclusions du GIEC et de la convention de Paris pour le climat portent une même exigence.

Cette exigence c’est celle-ci :
pour son avenir, l’humanité n’a qu’un chemin, agir ensemble pour la paix, la justice et la promotion des droits humains et le respect de la planète et des conditions qui permettent le maintien de la vie et de la biodiversité sur cette planète en ne dépensant qu’un minimum de ressources pour les dépenses militaires (article 36 de la charte des Nations unies).

Les défis sont immenses. Il est impossible d’y faire face en maintenant des injustices sociales inadmissibles et en acceptant la violation massive des droits humains.

Je dois souligner en premier lieu ce crime contre l’humanité qui condamne environ 800 millions de personnes dans le monde à souffrir de la pauvreté et de la malnutrition et un enfant à mourir de la faim ou des conséquences de la faim toutes les 15 secondes ou condamne des millions d’hommes et de femmes au chômage, à des salaires ou des retraites de misère, à l’exil et à des migrations forcées à cause des guerres et de la misère. A cet égard il convient de souligner que ces migrants ou réfugiés ont leurs vies sont souvent brisées par les violences, la répression, l’absence de droits, ou la mort par noyade ou dans les déserts. Les violences que subissent les chômeurs ou les personnes vivant dans la pauvreté chez nous ou les réfugiés climatiques ou autres  doivent nous conduire  à de nouvelles solidarités nationales et internationales contre les responsables de cet état de fait et en particulier les multinationales et leur alliés politiques qui hier à Biarritz entendaient nous imposer leur vision d’un monde inégalitaire.

Un monde où c’est le profit de quelques-uns qui impose la misère à l’immense majorité quel que soit la couleur de la peau ou des gilets.

Unissons-nous contre l’extrême droite qui constitue à cet égard une grave menace pour la démocratie et la paix, distille la haine mais ne propose aucune solution pour le climat.

L’avenir des habitants de notre planète, c’est la paix et la paix dans le monde ne peut être atteinte que si les besoins essentiels des femmes et des hommes sont satisfaits.

C’est ce qui nous rassemble aujourd’hui, marcheurs pour le climat et marcheurs pour la paix, lors de cette Journée internationale de la Paix. La convergence entre les luttes pour le climat, pour la paix et la justice sociale est indispensable, nous allons et nous devons la réaliser et la poursuivre tous ensemble.

Les atteintes contre le climat et contre l’environnement engendrent des conflits et des guerres, et les armées ainsi que les guerres contribuent à détériorer encore davantage le climat, à dégrader l’environnement et les conditions de vie de tous. Ce cercle vicieux peut nous conduire à la catastrophe d’autant plus que 9 pays, dont le nôtre, sont dotés de l’arme nucléaire dont l’utilisation par volonté ou par erreur est capable d’anéantir en quelques secondes toute vie sur terre à travers ce que les scientifiques appelle l’hiver nucléaire qui verrait le températures chuter ici vers les moins 30 degrés.

Les désordres climatiques, le sous-développement, la misère comme la bombe atomique sont des armes de destruction massive des peuples. Nous devons nous mobiliser pour que les dépenses pour la mort soient redirigées vers le développement de la vie et la construction d’un monde vivable bati autour de la justice et du respect des droits humains.

La lutte contre les dérèglements climatiques nécessite la mobilisation de ressources intellectuelles scientifiques, technologiques, économiques, industrielles et financière considérables. D’autant plus considérables qu’il faut aussi lutter contre les inégalités de développement entre les différentes parties de la planète et au sein des sociétés.

Ces objectifs ne peuvent être atteints dans un monde

  • qui dépense tous les ans 1830 milliards de dollars pour les armes et les dépenses militaires, et attribue seulement 8,7 milliards aux Nations unies pour la défense de la paix (source SIPRI)
  • dans un monde où 9 Etats disposent du droit de vie et de mort sur l’ensemble de l’humanité et envisagent dans les 10 prochaines années de consacrer de l’ordre de 1000 milliards de dollars pour la modernisation de leurs armes nucléaires
  • dans un monde où certains pays comme la France considèrent que la fabrication d’armes pour des ventes tous azimuts est un élément de la compétitivité du pays.

Une évidence devient incontournable, on ne peut faire face aux défis du monde d’aujourd’hui et en particulier au défi climatique sans une diminution drastique des dépenses militaires et leur réorientation vers les moyens nécessaires pour lutter contre le dérèglement climatique.

Malheureusement malgré tous ses discours la France et le président Macron et sa majorité ne s’orientent pas dans cette direction.

Non seulement la France n’a pas signé le Traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN) qui a été adopté par l’Assemblée générale des Nations unies le 7 juillet 2017 et qui a valu le prix Nobel de la paix en décembre 2017 à ICAN dont nous somme membres et initiateurs en France.

Nous devons obliger notre pays à signer le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires qui nous ferait faire un grand pas vers la paix et le développement en signant la pétition pour la signature de ce traité par la France.

Nous devons aussi faire connaitre que les armées, même en temps de paix, sont les organisations les plus pollueuses de la planète, sans assurer notre sécurité.

Agir pour la paix c’est vouloir construire un monde plus juste, plus solidaire, du mieux vivre ensemble, de partage, comportement indispensable à la lutte contre les effets du dérèglement climatique.

Penser globalement et agir localement individuellement et collectivement pour la Paix et le climat

Roland Nivet
Porte-parole national du Mouvement de la Paix et animateur du collectif national En marche pour la Paix s’exprimant lors de la marche unitaire pour la paix et le climat à Rennes le samedi 21 septembre 2019.

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