Bretagne et Grand Ouest

Mesdames et messieurs les parlementaires,

Le 12 juillet, vous êtes amenés à vous prononcer sur la poursuite de l’intervention militaire en Libye, mise en œuvre par le Président de la République le 19 mars, sans information ni débat de la représentation nationale.

Depuis mars, ce sont plusieurs milliers de personnes (dont 7,000 à travers une cyber-pétition qui a connu un fort taux de signatures dans les dernières semaines) qui ont signé l’appel unitaire national pour refuser l’engrenage militaire, exiger l’arrêt des bombardements, un cessez le feu et pour dire oui aux solutions politiques dans les termes suivants:

« Monsieur le Président de la République,
L’évolution de la situation en Libye suscite une très vive inquiétude. Nous sommes de nouveau face à une grave et dangereuse aventure guerrière. Nous sommes pleinement solidaires des mouvements populaires en Libye, en Tunisie, en Egypte, dans l’ensemble de la région, pour la démocratie, l’égalité et la justice sociale. C’est un souffle d’espoir extraordinaire pour les peuples du monde entier.

Le peuple libyen est confronté à une répression brutale et meurtrière de la part du régime du colonel Kadhafi.

Cependant, ni la ‘protection des civils’, ni la prétention à exporter la démocratie ne peuvent légitimer des bombardements qui font de nombreuses victimes, en particulier civiles.

De plus, la pratique du deux poids, deux mesures qui prévaut dans le traitement des conflits et dans la réponse aux répressions de civils au Maghreb, en Méditerranée et au Proche-Orient, est d’une inégalité flagrante.

Il est urgent maintenant de trouver une voie politique, diplomatique et de maintien de la Paix, susceptible d’apporter une issue durable et juste, et de permettre au peuple libyen le libre choix de son avenir dans le respect de l’intégrité territoriale du pays.

Quelle que soit l’appréciation que nous portons sur la résolution 1973 de l’ONU, nous affirmons que d’autres solutions non-militaires sont possibles et nécessaires.

C’est pourquoi nous exigeons dans l’immédiat:

– l’arrêt des bombardements et le retrait de l’OTAN

– l’engagement d’initiatives politiques, notamment de la France et de l’Union européenne, pour l’établissement d’un cessez-le-feu multilatéral

– la mise en place internationale et régionale d’un strict embargo sur tous les armements, de sanctions notamment financières, et l’engagement de poursuites judiciaires contre les dirigeants du régime du colonel Kadhafi responsables de crimes envers le peuple libyen.

Nous appelons l’opinion publique à multiplier les initiatives et les débats citoyens, pour porter le plus largement possible ces exigences, afin de stopper l’engrenage dangereux vers lequel nous refusons d’être entrainés, et que cesse au plus vite la double peine infligée au peuple libyen. »

Les récents sondages et la dynamique de signature de notre Cyber-pétition montrent que, devant les faits, l’opinion publique en France a évolué dans son ressenti et ses exigences par rapport à cette guerre, et se retrouve en phase avec notre appréciation.

Dans ce contexte, nous vous réitérons notre demande de ne pas voter au Parlement la prolongation de l’intervention militaire française en Libye afin que soit favorisée une solution politique.

Recevez, Mesdames et Messieurs les Parlementaires, l’expression de nos salutations respectueuses,

Pour Le Bureau National du Mouvement de la Paix et au nom des milliers de personnes qui ont signé notre pétition,
Pierre Villard et Arielle Denis, Co-Présidents du Mouvement de la Paix

 

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