Dimanche on a fêté le prix Nobel de la Paix à l’entrée de la base de sous marin nucléaire de l’Île-longue, là où sont basées les sous marins nucléaires et de l’ordre de 80 % des armes nucléaires françaises.
Nous étions 15 militants venant de Rennes, Pacé (35), Quimperlé, Morlaix, Quimper, Douarnenez, Concarneau, et le secrétaire régional de la CGT.
Le Télégramme avait envoyé un journaliste, merci. (Cliquez pour lire l’article.)
Ci-dessous, le texte prononcé pour ce moment symbolique mais plein de sens.
Aujourd’hui on passe aussi à FR3 et intervention au conseil Municipal de Rennes…
Voici le texte qui a été lu au nom du collectif Bretagne du Mouvement de la Paix à l’entrée de la base de sous-marins nucléaires le dimanche 8 novembre 2017
Nous avons souhaité organiser « au débotté » cette petite rencontre à l’entrée de la base de sous-marins nucléaires de l’Île-longue au surlendemain de l’annonce du prix Nobel de la paix attribué au réseau ICAN dont est membre le Mouvement de la paix. C’est d’ailleurs le Mouvement de la Paix qui a lancé le réseau ICAN France, réseau qui a succédé au collectif français pour le désarmement nucléaire qui a été animé pendant une vingtaine d’années par le Mouvement de la paix.
Le réseau ICAN regroupe en France une cinquantaine d’organisations.
Nous sommes ici pour nous réjouir de l’attribution de ce prix Nobel qui constitue une grande victoire pour tous ceux qui depuis l’appel de Stockholm luttent pour l’élimination totale des armes nucléaires.
Nous sommes venus devant la base de sous-marins nucléaires de l’Île-longue parce que ce lieu est un des lieux qui symbolise le plus l’inhumanité des armes nucléaires ; et les souffrances inacceptables pour l’humanité entière que causerait toute nouvelle utilisation d’une arme nucléaire. En effet sont basées à l’Île-longue de l’ordre de 300 bombes atomiques qui représentent au total une puissance de destruction de l’ordre de 4000 fois la puissance de la bombe d’Hiroshima.
On peut considérer que l’ensemble de ces ces bombes représentent une possibilité de destruction de 400 millions d’habitants.
Le comité Nobel lors de son attribution a souligné que les armes atomiques sont les armes de destruction massive les plus destructrices et ayant les conséquences humaines les plus graves pour l’avenir de l’humanité.
L’attribution du prix Nobel est venue récompenser le travail d’ICAN pour faire adopter aux Nations Unies un traité d’interdiction des armes nucléaires. Ce traité réaffirme l’illégalité des armes nucléaires, et réaffirme aussi le caractère moralement inadmissible de ses armes et dénonce les modernisations en cours.
Ce prix Nobel vient à point nommé pour remettre dans l’actualité l’adoption par 122 Etats aux Nations unies le 7 juillet 1017 de ce traité d’interdiction des armes nucléaires largement passé sous silence par les médias.
Nous sommes venus aux portes de la base de sous-marins nucléaires de l’Île-longue parce que ce site est un des lieux qui symbolise le mieux les mobilisations populaires.
Sans appeler l’ensemble des mobilisations qui ont eu lieu ici, on peut rappeler :
- la manifestation 1989 avec en tête Claude Pieplu avec plusieurs milliers de personnes
- la grande manifestation de 1995 pour un monde sans armes nucléaires et l’arrêt des essais qui a rassemblé de l’ordre de 15 000 à 20 000 personnes à l’initiative du Mouvement de la paix avec la présence de Théodore Monod
- le rassemblement de 1996 avec 4000 personnes et de nombreux artistes à l’initiative d’une immense exposition de 400 œuvres d’art devant l’entrée de la base de sous-marins nucléaires et la venue de Dan Ar Braz avec sa guitare
- en 2000, premier festival international pour une culture de la paix
- récemment en 2013 le festival Debout tout le monde qui a réuni 1000 personnes avec un débat et une marche et la participation de Arielle Denis ancienne présidente du Mouvement de la paix et une des animatrices de ICAN international, de la CND d’Angleterre, de Jean-Marie Colin, membres de l’IDN et un des responsables actuels d’ICAN en France, avec comme slogan « Debout tout le monde pour l’élimination des armes nucléaires et pour une civilisation de justice de paix »
Nous sommes venus à l’entrée de la base de sous-marins nucléaires de l’Île-longue car si le lieu qui symbolise le mieux la violation du traité de non-prolifération par la France, puisque ce c’est le lieu où constamment depuis des dizaines d’années sont modernisées les armes nucléaires en contradiction avec l’article 6 du traité de non-prolifération qui prévoit que les Etats signataires s’engagent de bonne foi dans le désarmement nucléaire.
Nous sommes venus à l’entrée de la base de sous-marins nucléaires parce que c’est le lieu qui aujourd’hui est un des plus expressifs en France de l’irresponsabilité de nos dirigeants.
Alors que le réseau ICAN a organisé trois conférences mondiales sur les conséquences humanitaires de l’utilisation des bombes atomiques (une au Mexique, l’autre en Suède et la dernière en Autriche), la France a boycotté l’ensemble de ces conférences comme elle a boycotté la dernière réunion à l’ONU à New York en mai et juin 2017 où 122 Etats ont mis au point et adopté le traité d’interdiction des armes nucléaires. Non seulement la France a boycotté ces conférences mais elle envisage dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de programmation militaire ; le quasi doublement des crédits consacrés aux armes atomiques en France pour une nouvelle fois renouveler en totalité la flotte de sous-marins nucléaires, les missiles et les bombes atomiques. Au même moment ou le traité d’interdiction prévoit leur élimination une aberration.
Nous sommes venus à l’entrée de la base de sous-marins nucléaires bien sûrs pour fêter le prix Nobel mais aussi pour indiquer clairement que l’objectif de la prochaine bataille est d’obtenir la ratification du traité d’interdiction des armes nucléaires par la France mais aussi dans un premier temps d’obtenir le gel immédiat des programmes de modernisation pour lesquels il est envisagé de doubler le budget consacré aux armes atomiques. Sur les sous-marins de l’Île-longue il y a une soixantaine de missiles nucléaires. Un seul missile coûte 150 millions d’euros, or un scanner corps entier acheté chez Siemens coûte 1 million d’euros avec un seul missile peut équiper 150 hôpitaux. Le choix est d’autant plus clair d’autant que les armes atomiques sont totalement inutiles militairement par rapport au risque existant aujourd’hui comme par exemple le terrorisme.
En avant pour la ratification et pour l’élimination des armes nucléaires !