La journée annuelle de formation : un moment pour approfondir les raisons de son engagement
La journée annuelle de formation du CCFD Terre solidaire 35 est un temps que le mouvement se donne pour approfondir les thèmes qu’il porte. Ainsi le 6 février dernier plus de 100 personnes se sont retrouvées à la Maison diocésaine. Le thème « Perspectives des pays les plus démunis face aux changements climatiques » avait été choisi par l’assemblée générale de septembre. Un sujet supplémentaire s’est ensuite imposé après les attentats de novembre car beaucoup d’entre nous ne se reconnaissaient pas dans le langage belliqueux qui fait flores depuis. Nous nous sommes donc interrogés avec la question « Sommes-nous en guerre aujourd’hui ? « . Sans faire un compte-rendu, nous revenons ici sur quelques affirmations fortes de la journée.
Perspectives des pays les plus démunis face aux changements climatiques
Deux chercheurs ont présenté deux aspects du changement sur terre : la désertification et l’évolution des ressources halieutiques. Ahmed Aïdoud a expliqué et illustré que le surpâturage a transformé des zones semi-arides en zones d’où a disparu la végétation d’origine et comment il est difficile d’en restaurer la ressource antérieure. De son côté, Guy Fontenelle a montré comment la surpêche et les changements climatiques se combinent dans les causes de disparition des stocks de poissons. Il a aussi conclu sur l’attitude responsable que devraient avoir les consommateurs que nous sommes.
Après des interventions sur les conclusions de Jared Diamond dans « Effondrement » et une analyse des résultats de la COP’21, l’assistance s’est répartie en 6 groupes, un par chapitre de l’encyclique Laudato si’. Il s’agissait de réfléchir sur le chemin collectif ou individuel que cette encyclique nous portait à prendre et voir comment le CCFD Terre solidaire y répond.
Sommes-nous en guerre aujourd’hui ?
Nous avons tous observé dans les discours publics l’emploi d’une rhétorique guerrière qui met beaucoup d’entre nous mal à l’aise. Nous avons donc voulu en voir la réalité. Jacques Le Goff a noté que dans le monde la guerre régresse mais pas la violence. Il a montré que les mots « guerres » et « conflits » sont souvent abusivement confondus alors qu’un conflit peut être résolu autrement que par la guerre. Hugues de Courtivron a ensuite apporté le point de vue d’un militaire en revenant à la définition de la guerre : la France est engagée dans des opérations de guerre au Mali ou en Syrie mais les actions en France contre le terrorisme n’en sont pas.
Roland Nivet a décrit l’engagement du Mouvement de la Paix pour affirmer que d’éviter la guerre est un combat de tous les jours et plaider contre l’état d’exception permanent. Marie-Noëlle Driss-Maury, au nom de Pax Christi, a adressé à chacun de nous la question : « Où en sommes-nous de notre mission de paix ? ».
Plus de la moitié de l’assistance s’est ensuite rassemblée pour participer ensemble à la messe dite en communion avec le Père Albert Bourniche, aumônier du CCFD 35 et décédé en janvier.