Bretagne et Grand Ouest

Le collectif Bretagne du Mouvement de la paix appelle à participer aux manifestations du 23 novembre 2013 pour la défense de l’emploi en Bretagne. Pourquoi?

Le Mouvement de la Paix alerte depuis plusieurs années sur le fait que « La domination de l’économie par des puissances financières privilégie l’argent plutôt que les besoins humains. Les conséquences sont dramatiques pour des millions de personnes, menaçant la survie des plus vulnérables, accroissant les inégalités et portant atteinte à l’environnement et à la diversité de la planète. Dans ce contexte, la mise en concurrence exacerbée des peuples et des individus associée à la non résolution de nombreux problèmes contribue à la montée des racismes, de la xénophobie, des intégrismes et des idéologies fascisantes » (Résolution de notre congrès). En septembre 2012 nous avions organisé à Rennes un débat intitulé « Non aux violences économiques sociales et guerrières » pour dénoncer cette évolution.

Aujourd’hui c’est la Bretagne qui est victime de ce qu’il faut bien appeler une guerre économique qui met en cause structurellement le développement économique de la Bretagne et conduit à déstructurer les sociétés tant dans les pays du Sud qu’en France et en Bretagne (Doux a cassé l’emploi en Bretagne tout en contribuant à détruire une partie de l’agriculture africaine et à fragiliser les sociétés africaines ce qui favorise de nouvelles violences). Dans le cas de l’électronique, le partenariat Lucent-Alcatel a abouti à ce qu’une grande partie du portefeuille de brevets, issus de travaux de recherche souvent fait dans les services publics en France et particulièrement en Bretagne, est entre les mains de Lucent au détriment de l’indépendance économique de la France. Ensuite on demande des sous pour des armes au nom de notre indépendance, on investit massivement dans l’électronique pour le guidage du M51 qui pour en finir explose 5 secondes après son lancement voir. Voir le vidéo « La réactivité des pacifistes ».

La violence des licenciements qui frappe les salariés dans de nombreux secteurs suscite des réactions de colère et des protestations légitimes qui toutefois ne  doivent pas dégénérer en violences et en destructions systématiques.

La fausse solution du lobby militaro-industriel

Vouloir développer l’économie, « la compétitivité » comme ils disent, de la Bretagne sur le renforcement du complexe militaro-industriel et en particulier sur l’industrie nucléaire militaire comme base de développement, constitue une erreur voir une faute qui peut conduire la Bretagne dans le mur si on ne s’y oppose pas. C’est pourtant un des axes développés par le projet de loi de programmation militaire qui va mobiliser 190 milliards d’euros sur la période 2014-2019 dont 23 milliards pour les armes nucléaires. Tout le monde sait qu’une grande partie de ces 23 milliards seront consacrés à des investissements liés à la modernisation des armes nucléaires tant à Crozon pour l’Île Longue qu’à Landivisiau pour la composante aéroportée de l’arme nucléaire.

La loi de programmation militaire en sa page 19 indique « la France a fait le choix de considérer que l’industrie de défense est aussi un facteur de compétitivité pour l’ensemble de l’économie ». En page 21 ce projet de loi indique que la France développera une politique d’exportation des armements (commerce des armes) en ces termes: « le soutien aux exportations de défense constituera un volet majeur de la politique industrielle du gouvernement. Les exportations d’armement représentent en effet 30% des 15 milliards d’euros de chiffre d’affaires du secteur de l’industrie de défense dans l’économie française et sont donc à la fois un signe un facteur de sa compétitivité ».

Pourtant les études des Nations unies sur la liaison dépenses d’armement et développement montrent que les industries civiles sont beaucoup plus créatrices d’emplois que les industries d’armement. Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz affirme également la même chose.

Par ailleurs les Nations Unies à travers le programme pour une culture de la paix demandent aux États de réduire leurs dépenses d’armement et d’agir pour une construction politique de la paix  en impulsant un développement économique et social juste, durable et  solidaire.

De plus investir pour de nouvelles bombes atomiques alors qu’au plan international un processus multilatéral est engagé en vue du désarmement nucléaire constitue une violation du droit international et un mauvais choix au plan économique.

Le collectif Bretagne du Mouvement de la paix propose:

  • La réorientation des crédits prévus pour de nouvelles bombes atomiques et de nouvelles armes nucléaires (6 à 10 milliards entre 2014 2019) vers des dépenses utiles économiquement et socialement et qu’une partie soit consacrée au développement économique et social de la Bretagne pour:
    1. Conforter structurellement la liaison formation-recherche-développement-emploi
    2. Un développement durable la filière agricole et agroalimentaire avec des mesures favorisant les circuits courts et la consommation de produits de qualité y compris pour les ménages aux revenus les moins élevés
    3. Le développement de la filière électronique tant en matière d’informatique, télécoms qu’en matière de génie biologique médical et d’électronique médicale
  • le financement par l’Europe d’un programme FEDER consacré à un plan de  décroissance progressive et organisé du complexe militaro-industriel lié aux armes atomiques en Bretagne. Ce programme FEDER devrait être construit en associant la Grande-Bretagne qui est concernée pour ce qui concerne la base de sous-marins nucléaires de Fastlane. En effet, les évolutions constatées au plan international en matière de désarmement nucléaire doivent nous conduire à anticiper les conséquences d’un désarmement nucléaire nécessaire et prévisible plutôt que de le subir.

 

C’est sur ces fondements que le Mouvement de la Paix appelle ses amis à répondre à l’appel de l’intersyndicale pour les manifestations du 23 Novembre.

Le Mouvement de la Paix dans le cadre de la campagne « Pas un sou pour de nouvelles bombes atomiques » appelle à un rassemblement le jeudi 28 novembre à Rennes à 17h00 pour une action d’interpellation de l’opinion publique et propose par ailleurs de signer une adresse aux députés intitulée « pas un sous pour de nouvelles bombes atomiques ». Pour signer ce texte et pour tout renseignement complémentaire, voir le site national du Mouvement de la Paix ou le site du collectif Bretagne et Grand Ouest. Contact: rennes @ mvtpaix . org.

 

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