Bretagne et Grand Ouest

Mettons fin à l’impunité du Rwanda pour ses actions dans l’est du Congo: demandez des comptes à ce pays allié des-États-Unis!

La Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a révélé récemment que le gouvernement rwandais est impliqué dans l’instabilité qui règne dans l’est congolais en soutenant les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et/ou M23. Ce constat n’est pas nouveau pour ceux qui ont suivi la politique congolaise. Depuis 1996 le gouvernement rwandais a agi comme une force déstabilisatrice importante dans l’est congolais. Un grand nombre d’études et rapports ont en effet mis en évidence comment le gouvernement rwandais a organisé des conflits armés par l’intermédiaire des groupes rebelles, de façon à s’approprier et à revendre les ressources minières du Congo pour un profit de plusieurs centaines de millions de dollars.

Rien de surprenant donc dans le contenu du rapport de la MONUSCO, mais l’absence de réaction au niveau international est véritablement époustouflante. Il semble d’ailleurs que plus le Rwanda déstabilise le Congo, plus il reçoit de soutien militaire (équipements, formation, renseignements) et d’entraide financière de la part des pays occidentaux. L’article visionnaire de Timothy Reid dans Harvard Policy Journal « Killing Them Softly: Has Foreign Aid to Rwanda and Uganda Contributed to the Humanitarian Tragedy in the Democratic Republic of Congo? » cerne l’ampleur de l’impunité dont bénéficie le gouvernement rwandais au Congo, avec le soutien total de ses donateurs.

Allié fidèle des États-Unis et le Royaume-Uni, le gouvernement rwandais a amplement bénéficié des appuis et de la protection diplomatique qui accompagnent sa relation avec ces superpuissances — comme l’explique un ancien journaliste du New York Times, Howard French.

Toutefois les États-Unis ont une loi que les supporters du gouvernement rwandais tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des États-Unis souhaiteraient voir disparaître. Cette loi intitulée « Acte pour l’assistance, la sécurité et la promotion de la démocratie dans la République démocratique du Congo » (PL 109-456), parrainée par Barack Obama et Hillary Clinton lorsqu’ils étaient tous deux sénateurs, a été promulguée en 2006 par le président Bush.

L’article 105 du droit publique n° 109-456 dit que « la secrétaire de l’État est autorisé à suspendre tout aide à un pays étranger, mise à disposition selon la loi de 1961 sur l’aide à l’étranger (22 U.S.C. 2121 et seq.), autre que l’aide humanitaire, le maintien de la paix et l’assistance à la lutte contre le terrorisme, si la secrétaire détermine que le gouvernement étranger prend des mesures afin de déstabiliser la République démocratique du Congo. »

A la suite d’un rapport d’un groupe d’experts de l’ONU publié en 2008 qui démontre le support rwandais pour le CNDP et son chef en date, Laurent Nkunda, la Suède et les Pays-Bas ont fait ce que les États-Unis n’ont toujours pas fait à ce jour. Considérant le gouvernement rwandais comme responsable ils ont immédiatement suspendu leur aide financière. En conséquence de quoi le Rwanda a démobilisé le CNDP et Laurent Nkunda a été placé en résidence surveillée, pour le remplacer par Bosco Ntaganda à la tête du CNDP. Maintenant que Ntaganda est devenu lui aussi persona non grata suite aux exigences croissantes pour qu’il soit déféré devant la Cour pénale internationale (ICC) pour les crimes de guerre au Congo, le Rwanda tente de le remplacer par Sultani Makenga. Expert renommé de la région, Rene LeMarchand a écrit dans le Brown Journal of World Affairs (automne/hiver 2009) que le Rwanda est l’acteur principal qui va déterminer si la région s’est caractérisée par la paix ou la guerre.

Dans ces condition, il est inadmissible de laisser plus de personnes mourir et venir s’ajouter s’ajoutent aux millions de congolais déjà victimes de la guerre et l’instabilité au cours des quinze dernières années. Il est grand temps pour la communauté international et les alliées du Rwanda, en particulier les États-Unis, de demander des comptes au gouvernement rwandais, en commençant par respecter la loi et mettre en œuvre l’article 105 du PL 109-456.

Les actions

Signez la pétition et signalez au président Obama et à la secrétaire d’État Hillary Clinton que vous êtes en faveur de la paix au Congo et dans la région des Grands Lacs africains.
http://www.change.org/petitions/fully-implement-public-law-109-456

Contactez le Département d’État américain, la Maison-Blanche et les membres du Congrès et demandez-leur de tenir le gouvernement rwandais responsable de ses actes au Congo.

 

Quelques références qui décrivent le rôle déstabilisateur joué par le gouvernement rwandais dans le Congo:

  • RD Congo: Le Rwanda doit cesser d’aider un criminel de guerre présumé
    Human Rights Watch
  • Le Conflit au Congo: La Vérité Dévoilée
    Film documentaire, Friends of the Congo
  • Kagame reconnait que la révolte au Congo était menée par les rwandais (en anglais)
    Washington Post, le 9 juillet 1997
  • La guerre cachée de Kagame au Congo (en anglais)
    Howard French, New York Review of Books
  • ONU: le projet « Mapping » concernant les violations des droits de l’homme en RDC
  • Rapport du Projet « Mapping » de l’ONU
    Navanethem « Navi » Pillay, Nations Unies Haut-Commissariat aux droits de l’homme (UNHCR), aout 2010
  • La guerre des Six Jours: Quand le Rwanda et l’Uganda s’affrontent à Kisangani, RDC
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