DÉCLARATION DU MOUVEMENT DE LA PAIX
Pour une convergence des luttes pour la paix, le climat et la justice sociale
Les 37 milliards d’€, destinés sur 6 ans à moderniser les armes nucléaires, doivent aller vers des politiques sociales, écologiques et solidaires.
Justice climatique, justice sociale et transition pacifique ont des destins liés
La transition pacifiste repose sur l’évidence que pour sa survie, l’humanité n’a d’autre chemin que la paix et propose pour y remédier, la stratégie des deux leviers à savoir : diminution des dépenses d’armement et augmentation corrélative de tous les budgets qui vont dans le sens de la satisfaction des droits fondamentaux.
La transition écologique repose sur le constat que le système de production, principalement en vigueur au plan mondial, et fondé sur la recherche du profit maximum, est incapable d’assurer le respect des équilibres vitaux, nécessaires pour assurer la survie de l’humanité. Une évolution vers un nouveau modèle économique et social de développement durable est nécessaire pour répondre aux grands enjeux actuels.
La transition sociale remet en cause les règles d’un système économique qui domine le monde et place la recherche du profit immédiat au-dessus de tout, au détriment des besoins sociaux et d’une juste répartition des richesses produites.
La culture de la paix préconisée par les Nations Unies porte en elle, avec des mots différents, ces trois transitions.
Les solutions existent et doivent être mises en œuvre du plan local au plan mondial !
Parmi celles-ci, relevons 3 programmes mondiaux proposés à l’action des gouvernements et des États, sur la base du respect de la Charte des Nations Unies par l’assemblée générale des Nations Unies à savoir :
- le programme des Nations Unies pour le développement durable adopté par l’Assemblée générale de l’ONU en décembre 2015 (ODD)
- le programme pour une culture de la paix adopté en 1999 et 2000
- les conclusions de la conférence de Paris sur le climat et les dernières recommandations du GIEC
Ces programmes nécessitent au plan international des coopérations économiques, sociales, culturelles et scientifiques entre les États et les peuples suivant des principes d’égalité, de solidarité, d’utilité sociale commune, alors que les oligarchies financières qui dominent le monde parlent de concurrence, de compétition, de taux de profit et mettent en concurrence les peuples. Ces programmes ne peuvent être mis en œuvre sans les peuples et encore moins contre les peuples.
Or, le gouvernement actuel de la France :
- met en œuvre un libéralisme à la Thatcher qui impose les plus pauvres et supprime les impôts sur les grandes fortunes au détriment des droits humains,
- remet en cause les services publics dont les transports collectifs et le ferroutage qui sont garants d’égalité, de solidarité, d’économies d’énergies et de dépenses,
- est sourd aux propositions émanant de la population,
- fragilise la cohésion sociale à travers la remise en cause des services publics, des acquis sociaux et de la sécurité sociale et en laissant des millions de personnes dans des situations de précarité et de misère
- augmente fortement les dépenses militaires. Ce budget a augmenté de 1,8 milliards d’€ en 2018 et 1,7 en 2019 soit + 5% par rapport à 2018. Le budget 2019 est de 35,9 milliards. Il devrait être de 43 milliards en 2023 hors pensions,
- a engagé le chemin vers le doublement des crédits consacrés à la production de nouvelles armes nucléaires en violation du droit international (objectif : 37 milliards d’€ entre 2019 et 2025) en opposition au Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) adopté à l’ONU le 7 juillet 2017,
- remet en cause le multilatéralisme, en privilégiant les forums des pays riches (G7, G8, G20) et l’OTAN au détriment des conférences multilatérales de l’ONU.
Quelles solutions, quelles convergences ?
Partage des richesses, diminution des dépenses militaires et affectation des sommes économisées pour la satisfaction des besoins humains, redirection des richesses confisquées par les multinationales et les milliardaires vers des services publics et biens communs, programmes de recherche internationaux concernant les énergies renouvelables, arrêt de la spéculation sur les productions alimentaires, justice sociale et fiscale, multilatéralisme et coopérations pour le bien commun, aide au développement, remise en cause des oligarchies financière qui dominent le monde via le FMI, Banque mondiale, G7 et G20 interposés…
Telles sont quelques-unes des solutions qui peuvent rassembler les Français au plan national, et les peuples au plan international, autour d’un projet de civilisation basé sur les valeurs de paix, de justice, de solidarité et de fraternité afin d’éviter guerres, conflits meurtriers et catastrophes humanitaires.
Le Mouvement de la Paix soutient tous les mouvements qui participent de ces transitions vers un monde plus humain et plus juste comme solution pour faire face aux dangers qu’il doit affronter. Il participera aux rassemblements sociaux et en particulier aux rassemblements proposés par les organisations syndicales.
A Paris, le 30 novembre 2018
Le Mouvement de la Paix