Non à l’intervention armée en Syrie, non à la participation de la France
Solidarité avec les forces de paix, de justice et de démocratie en Syrie
Rassemblement place de la Mairie à Rennes vendredi soir à 18H
L’escalade proposée par le Président Hollande n’est pas la bonne issue.
Le Mouvement de la Paix condamne fermement l’utilisation d’armes chimiques. Par leurs luttes, les peuples ont gagné la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, signée le 13 janvier 1993, qui interdit la mise au point, la fabrication, le stockage et l’usage des armes chimiques.
Avant même les conclusions de la mission de l’ONU, seule habilitée à mener une telle enquête sur l’utilisation des armes chimiques, la France, les USA et leurs alliés membres de l’OTAN, déclarent avoir des certitudes. Si preuves il y a, ils ont la responsabilité de les transmettre à l’ONU. Envisager une intervention militaire en dehors des Nations Unies, malgré le risque conséquent d’un embrasement de toute la région, consiste à se poser en « juges et gendarmes du monde », à alimenter le cercle infernal des logiques de guerre et de violence en négligeant l’intérêt des peuples.
Il y a deux ans, un soulèvement citoyen pacifiste exigeait plus de démocratie et de progrès social en Syrie. Le régime syrien de Bachar El Assad a répondu par une répression féroce refusant toute possibilité de dialogue et provoquant l’escalade d’une guerre civile dans laquelle se sont engouffrées des puissances et des forces politiques régionales (Iran, Turquie, Arabie Saoudite, Qatar, Hezbollah…) et permettant aux militants les plus radicaux rescapés des interventions militaires en Irak, Afghanistan, Libye, Mali de se mettre au service des uns ou des autres.
Le bilan est effroyable pour le peuple syrien: plus de 100.000 morts, 4 millions de déplacés qui ont tout perdu, 1.500.000 exilés, et un pays dévasté. Aujourd’hui cette crise syrienne est devenue une crise géopolitique où chacun défend ses intérêts dans la région. Prétextant un blocage au Conseil de sécurité de l’ONU de la part de la Chine et de la Russie, les puissances occidentales membres de l’OTAN n’ont pris aucune initiative pour résoudre politiquement ce conflit. Ainsi le plan incarné par Kofi Annan en a fait les frais. La structuration de la société syrienne rendait nécessaire un processus long de concertations, rendu possible par la présence d’observateurs en nombre, permettant d’assurer une évolution vers plus de démocratie. Dans ce contexte, l’utilisation de forces de paix non violentes sous l’égide de l’ONU, aurait pu le permettre. Au lieu de cela, les antagonismes ont été entretenus, voire même alimentés, et les horreurs de la guerre civile ont affaibli les possibles recours. C’est ainsi que la perspective odieuse d’une intervention armée, en contradiction totale avec l’intérêt des peuples, peut aujourd’hui nous être présentée comme indispensable. L’indispensable pour la population est de vivre en sécurité, de se nourrir, de s’instruire, d’être soigné dans de bonnes conditions et de pouvoir s’exprimer en toute liberté. Or tout cela, la guerre l’interdit. Loin d’être la solution, elle ne bénéficierait qu’aux marchands d’armes.
Le Mouvement de la Paix dénonce catégoriquement l’argument, relayé à l’unisson par les médias, d’une guerre indispensable. En Syrie comme ailleurs, ce qui est nécessaire c’est la Paix comme socle d’une société humaine se conformant aux engagements pris en 1998 par la communauté internationale dans le cadre de l’adoption de la culture de paix et de la non-violence.
Le Mouvement de la Paix demande au gouvernement français de renoncer à l’emploi des forces armées, de faire respecter le droit international et de prendre toutes les initiatives politiques possibles pour obtenir un cessez-le-feu. Le Mouvement de la Paix demande la reprise du plan de Kofi Annan avec des moyens humains renforcés pour parvenir à une transition démocratique en Syrie et permettre une stabilisation de la région.
Le Comité Rennais du Mouvement de la Paix appelle les citoyens, et les organisations du pays de Rennes à se rassembler pour marquer collectivement le refus d’une intervention militaire le vendredi 30 août à 18H place de la Mairie.