Bretagne et Grand Ouest

Article publié par Ouest France

Vel’ d’Hiv : des propos qui font polémique

La présidente de l’association cultuelle israélite a mis en cause plusieurs organisations, dimanche, lors d’un discours. Elles ont souhaité lui répondre.

Dimanche 16 juillet, à l’occasion de la cérémonie de commémoration du Vél’ d’Hiv, Sonia Gameroff, présidente de l’association culturelle et cultuelle israélite de Rennes (ACCI), s’est dite, publiquement dans son discours, « ébranlée à travers des manifestations et de nombreux tags sur les murs et les trottoirs de la capitale régionale (1). Ces groupuscules dissimulent leur antisémitisme derrière le masque d’organisation des droits de l’Homme ou du Mouvement de la paix ».

Cité, le Mouvement de la paix s’est dit « surpris, choqué et peiné » par les propos de Sonia Gameroff.

Roland Nivet, président du comité de Rennes, ajoute : « Le Mouvement a pour boussole la loi mondiale que constitue la Charte des Nations unies, fondée sur le droit de tous les peuples, dans leur respect mutuel, et l’interdiction du recours à la force les uns contre les autres. Comment accuser le Mouvement de la paix d’actes racistes et antisémites alors que la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les discriminations, qui fait partie de notre engagement pour la culture de la paix et de la non-violence prônée par l’Unesco et l’ONU, intègre le respect de la diversité culturelle, linguistique et cultuelle […] Le Mouvement de la paix fait partie de l’association des amis du village de Wahat as-Salam – Nevé Shalom (oasis de paix, en arabe et en hébreu), un village établi conjointement par des Juifs et des Arabes palestiniens, tous citoyens d’Israël […] Le Mouvement de la paix entretient des liens d’amitiés solides et anciens avec les mouvements de paix et de défense des droits de l’homme en Israël, etc. »

Roland Nivet précise : « Ces éléments montrent, à l’évidence, que Le Mouvement de la Paix ne saurait être associé à un quelconque acte à caractère antisémite. Par contre, tout cela ne nous empêche pas d’agir pour une paix juste et durable entre Israéliens et palestiniens, basée sur la solution à deux États, sur les frontières de 1967, et la reconnaissance des droits des Palestiniens, qui implique l’arrêt de la colonisation israélienne ».

Des propos qui sont aussi très mal passés parmi plusieurs organisations qui ont souhaité réagir aux déclarations de la présidente de l’ACCI. « Nous, qui luttons pour les droits humains et contre toutes les discriminations, sommes indignés par ces propos infamants. Parce notre combat contre l’antisémitisme fait partie intégrante de notre combat antiraciste […] L’Association France Palestine Solidarité de Rennes, le MJCF 35, le NPA et l’Union Juive Française pour la Paix affirmeront et lutteront toujours auprès du peuple palestinien pour la réalisation de ses droits, pour que cesse l’occupation, la colonisation, le blocus de Gaza, pour le droit au retour des réfugiés, l’établissement d’un État Palestinien et l’égalité des droits pour tous les habitants de la région quelle que soit leur origine ou leur religion. »


(1) Selon la Police, les faits signalés sont rares : deux inscriptions de croix gammées sur des murs d’habitations, en six ans.

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