Un an après les attentats terroristes du Bataclan le Mouvement de la paix appelle à exprimer notre solidarité avec les victimes, à réfléchir sur les causes, à agir pour la prévention par la satisfaction et le respect des droits humains et la promotion de logiques de paix.
Nous tenons à réaffirmer notre solidarité avec les victimes des attentats et massacres terroristes, et leurs familles, dont nous partageons la douleur et la souffrance.
Nous réaffirmons notre condamnation totale de tous les actes terroristes qui frappent à tous les coins de la planète. Pour le Mouvement de la paix aucune considération, de quelque nature que ce soit, ne peut justifier de tels agissements.
Quelle que soit la manière dont chacun l’exprime, c’est la même aspiration à vivre en paix et en sécurité qui, avec la douleur, l’horreur et la révolte, s’est manifestée dans les réactions de la population. C’est autour de cette aspiration légitime à la paix et à la sécurité individuelle et collective que nous devons construire des solutions.
Nous nous réjouissons que la nécessaire réflexion approfondie et contradictoire ait commencé à être menée. Elle doit être poursuivie pour construire des politiques de prévention basées sur la connaissance des conditions et processus qui ont rendu possible de tels actes.
Les réflexions ont avancé et ont montré, sans excuser d’aucune manière ces actes inqualifiables, qu’une des sources du développement du terrorisme résidait dans les guerres incessantes menées soit disant contre le terrorisme et qui ont abouti à un échec total en Afghanistan, à la destruction de l’Irak, au chaos généralisé au Moyen et Proche orient, en Lybie et dans les régions sub-sahariennes etc. Les logiques de guerre, de violence, de lutte de tous contre tous, qui prévalent dans le monde actuel n’ont généré que des échecs, le chaos et des monstruosités.
Sur la base de ces réflexions, de plus en plus de voix expriment le fait que les solutions ne peuvent pas venir principalement du domaine policier et/ou militaire mais qu’elles se construiront d’abord à travers des mesures de nature économiques, sociales, culturelles, politiques et éducatives au plan national et international, s’inscrivant dans la durée, à travers des processus visant la satisfaction et le respect des droits humains et la promotion de logiques de paix.
Aux logiques de guerre et de violence il est temps de substituer des logique basées sur la satisfaction et le respect de tous les droits humains et sur la prévention et la résolution politique des conflits dans le respect du droit international comme nous y invitent l’Unesco et plusieurs résolutions des Nations Unies appelant à la promotion d’une culture de la paix et de la non-violence.
Les solutions sont donc à la fois dans un renforcement de la sécurité humaine incluant le renforcement des droits et libertés des citoyens ainsi que le respect du droit international. Ainsi au plan national les moyens nécessaires à une sécurité humaine ne peuvent se limiter aux seuls effectifs de police et de gendarmerie, mais doivent intégrer le renforcement des services d’investigation en liaison avec des juges antiterroristes dont le nombre et les moyens doivent être renforcés, l’éducation, la culture, la justice, la politique de la ville, la santé, et la lutte contre le chômage et pour le plein emploi.
Dès à présent, nous devons agir ensemble pour la réalisation de tous les droits humains afin de surmonter les difficultés actuelles. Face aux discours outranciers, xénophobes, racistes faisons le choix de l’intelligence, de la réflexion et de la raison pour construire un avenir commun à travers la construction pas à pas d’une civilisation basée sur les valeurs de liberté, d’égalité, de solidarité, de justice, de fraternité, de dignité et de paix afin d’éloigner chaque jour, les spectres de la violence, du racisme, de la xénophobie et de la guerre.
Le Mouvement de la Paix – le samedi 12 novembre 2016.