Article paru dans la revue pacifiste Planète PAIX en septembre 2015 :
N’est-ce pas la fertilisation croisée des consciences, fruit de multiples partenariats, qui permettra progressivement de passer d’une culture de la guerre à une culture de la paix ?
La notion de culture de la paix est récente. Elle s’est traduite par plusieurs résolutions de l’Assemblée Générale des Nations Unies visant à promouvoir une culture de la paix à travers des initiatives d’éducation populaire, mais aussi des actions politiques et militantes dans huit domaines d’action privilégiés avec comme objectif « L’épanouissement d’une culture de la paix reposant sur la transformation des valeurs, des attitudes, des comportements et des modes de vie de nature à favoriser la paix entre les individus, les groupes et les nations », article 2 de la résolution A/RES/53/243.
Mais ce qui est tout aussi important c’est que ces résolutions appellent l’ensemble des acteurs de la vie politique et sociale à agir de concert. Ainsi l’article 6 stipule que « La société civile doit s’employer résolument à promouvoir une culture de la paix ». L’article 7 indique pour sa part que « Les médias, par le rôle qu’ils jouent dans l’éducation et dans l’information, contribuent à promouvoir une culture de la paix » et enfin, c’est essentiel, l’article 8 appelle chacun à l’action lorsqu’il souligne que « les parents, les enseignants, les hommes politiques, les journalistes, les organismes et groupes religieux, les intellectuels, les personnes qui exercent une activité scientifique, philosophique, créatrice et artistique, les agents de services de santé ou d’organismes humanitaires, les assistants sociaux, les personnes qui ont des responsabilités à divers niveaux ainsi que les organisations non gouvernementales ont un rôle primordial à jouer pour ce qui est de la promotion d’une culture de la paix ».
C’est en fait à une fertilisation croisée des consciences que nous appelle cette résolution en nous appelant à travailler une grande diversité de questions qui influent sur la construction d’un monde de paix (économie, éducation, rôle des femmes, rôle des medias, participation démocratique incluant les citoyens, respect et tolérance, multilatéralismes des institutions internationales, etc.). Cela appelle également à construire des partenariats multiformes avec des acteurs agissant dans des secteurs et des espaces géographiques différents.
La culture de la paix étant fondée sur « L’adhésion aux principes de liberté, de justice, de démocratie, de tolérance, de solidarité, de coopération, du pluralisme, de la diversité culturelle, du dialogue et de la compréhension à tous les niveaux de la société et entre les nations » (article 1), c’est avec toutes les personnes
et les organisations qui portent ces valeurs dans les communes et les villes que doivent être construit ces partenariats. Le champ des possibles est immense. Les actions conduites à travers le monde montrent la richesse et la productivité des actions multiformes et multi-partenariales entreprises. N’est- ce pas nous même qui parfois posons des limites à des rencontres paraissant à nos yeux improbables ou difficile à réaliser ? Sommes-nous toujours convaincus de notre pouvoir d’agir pour que cette fertilisation croisée fruit de ces multiples partenariats permette progressivement de passer d’une culture de la guerre à une culture de la paix ?
Roland Nivet