Dans le cadre de la Journée Internationale des Femmes, dont le thème 2014 était « L’égalité pour les femmes, c’est le progrès pour toutes et tous » le Mouvement de la Paix a organisé le samedi 15 mars dans la salle Carambole au Centre Social Ty Blosne une rencontre sur le thème:
« LES FEMMES AFRICAINES DEBOUT! Quelles nouvelles solidarités avec l’Europe? »
Malgré le soleil qui appelait à aller au bord de la mer, une cinquantaine de personnes ont participé à cet après-midi de travail.
Eva a expliqué la genèse de l’association des femmes agricultrices au Mali (AFAM) et témoigné du combat de maliennes pour garder la « souveraineté » sur leurs terres convoitées par la appétits de multinationales. Un exemple qu’elle resitua dans la lutte global contre l’accaparement des terres en s’appuyant sur un documentaire réalisé par le CCFD.
Hawa a témoigné sur les événements récents du Mali. Si les femmes sont toujours les premières victimes des guerres, elles ont aussi toujours été debout pour leurs droits et plus généralement pour la promotion de tous les droits humains qu’elles ont contribué à arracher. Si, sur le court terme il fallait une aide extérieure pour stopper les djihadistes, la paix doit se construire sur le long terme et au Mali aussi on pouvait prévenir la guerre, en premier lieu en ne faisant pas la guerre en Libye dont les conséquences sont désastreuses pour toute la région.
Théodora a mis en évidence la situation actuelle des femmes et enfants dans les zones touchées par les violences en République centrafricaine, notamment à Bangui-Bouchia, Bokanga et N’zilla, sans exclure les difficultés que rencontre les jeunes femmes réfugiées dans les pays voisins (Cameroun, Congo Brazzaville, RDC). Elle a lancé un appel à tous ceux qui peuvent et veulent bien aider sur le plan social et surtout psychologique de bien vouloir le faire. Elle a affirmé qu’à Bangui-Bouchia, une petite commune de 19,383 habitants, les hommes, les femmes, les filles, les enfants, pour la plupart analphabètes, agriculteurs, artisans, chômeurs, élèves sont jetés dans la rue, dans les forêts etc. Plus de centre de santé, plus d’école, les cases pour la plupart ravagées. Bref! Plus de vie…La misère totale. Elle précise: « C’est un cri de détresse, un ‘au secours’ que je lance aux du monde entier. Soyons solidaires! » Elle a fini son exposé en souhaitant une très belle Journée Internationale des Femmes à toutes les femmes du monde entier.
Marie-Léonie (Angola Congo Bretagne) et Isabelle (VUDO) ont décrit la situation des femmes au Kivu (République Démocratique du Congo), dénoncé les ressorts de la guerre, montré sur la base d’une vidéo donnant la parole au Dr Mukwege l’horreur quotidienne du viol des femmes, mais aussi la résistance et elles ont lancé un appel à soutenir l’appel des femmes du Kivu pour la Paix et à amplifier la solidarité.
Bibyshe de l’association ArsFemmes de Bukavu au Kivu nous a joint depuis Mwenga près de Bukavu pour nous expliquer le sens de l’action concrète d’éducation qu’elle mène dans cette région. Malheureusement la communication étant difficile le Mouvement de la Paix a présenté ce projet dont le comité de Rennes est aujourd’hui partenaire et qui peut aboutir à la création d’un réseau de communautés de Paix et à la création d’un Mouvement de la Paix congolais.
Nadia journaliste au journal algérien El Watan dont elle a été une de fondatrices à partir de l’expérience des luttes des femmes algériennes a axé sa présentation sur les nécessaires solidarités à mettre en place entre les militants de divers pays.
Ce fut un des sujets de la discussion générale qui a suivi.
Plus que jamais européennes et africaines: Femmes Africaines: debout, résolues, solidaires.