DÉCLARATION DES MARRAINES
SUR LES VIOLS COMME ARME DE GUERRE EN RDC ET POUR L’INSTAURATION D’UN TRIBUNAL PÉNAL INTERNATIONAL POUR LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
(En succession du tribunal pénal international pour le Rwanda siégeant à Arusha en République unie de Tanzanie)
- À M. François HOLLANDE, président de la République française
- À M. Barack OBAMA, président des États-Unis d’Amérique
- Au Conseil de sécurité des Nation unies (présidence en exercice)
- À M. BAN-KI-MOON, secrétaire général des Nations unies
- À M. VAN RUMPOY, président de l’Union européenne
- À Mme Nkosazana DLAMINI-ZUMA, présidente de la commission de l’Union africaine
- À M. ABDOU DIOUF, secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie
- À Mme ROBINSON, envoyée spéciale des Nations unie dans la région des Grands lacs
Mesdames, Messieurs,
D’indescriptibles horreurs, répertoriées dans le rapport dit “mapping” des Nations unies, se déroulent sans désemparer, à l’est de la République Démocratique du Congo depuis 1994.
Marraines de cet appel, nous ne pouvons penser aux maux que souffrent les femmes à l’est de ce pays sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en nous représentant nos semblables, unies à nous par le triple lien d’humanité, des droits et de la francophonie, être traitées plus durement que ne le sont les bêtes de somme;
Nous ne pouvons nous persuader qu’on puisse sans se gêner, faire usage de ressources stratégiques de la République Démocratique du Congo, si l’on faisait réflexion qu’elles ont été arrosées du sang et de la dignité de nos semblables, traitées comme si elles étaient quelque “chose” qui ressemble à des humains;
Craignons avec raison que les générations futures, plus éclairées et plus philosophes, n’accusent les Français, les Européens et les Américains de ce siècle, d’avoir été complices de barbarie, ce qui contraste avec les valeurs universelles sur lesquelles nous avons voulu fonder notre humanité.
Notre conscience nous dicte par conséquent
De supplier toute conscience humaine, qui réprouve le traitement que subissent ces femmes du Congo, leurs familles et leur peuple, de signer cet appel en cliquant sur le lien ci-après pour que, de ces victimes, soient restaurés les droits à la vie, à la dignité et à la justice, et que, de leurs bourreaux, soit mis fin à l’impunité et les sanctionner de la manière la plus exemplaire mais aussi, de la manière aussi juste qu’équitable.
(Pourriez-vous prendre 30 secondes pour la signer? Cliquez ici…)
Au moment où le Conseil de sécurité ferme les portes du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et celui d’ex Yougoslavie (TPIY), qui ont considéré dans la jurisprudence Akayezu, ce type de viol, arme de guerre comme constitutif de crime contre l’humanité ou de génocide,
Nous demandons:
- au Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu’au secrétaire général, M. Ban Ki-moon, de mettre en place, sans atermoiement, un Tribunal pénal international pour la RDC, chargé de poursuivre tous les crimes répertoriés dans le “rapport mapping” des Nations unies, en succession du TPIR à Arusha en République unies de Tanzanie.
- à M. le président Obama, d’honorer son “prix Nobel” en adoptant dans la région, une politique qui prend en compte la dignité et l’humanité de ces femmes,
- à M. le secrétaire général Abdou Diouf, d’actionner les valeurs de la francophonie que nous avons en partage pour que dans toutes les instances, les francophones défendent en bloc ces victimes en soutenant le présent appel,
- à Mme la présidente Zuma, de puiser dans la sagesse et l’humanisme africains, la force nécessaire pour condamner et faire condamner l’humiliation et la douleur infligée à ces femmes de l’est du Congo et d’appuyer fortement cette exigence de justice au Conseil de sécurité.
- à M. le président Van Rumpoy, de recentrer la diplomatie européenne sur les valeurs qui fondent l’Europe – convaincre les États membres de s’abstenir de tout soutien sous quelque forme que ce soit, visant à couvrir ou garantir l’impunité aux bourreaux – et d’inviter les États membres à soutenir le présent appel.
- à Mme Robinson et M. Ban Ki-moon, d’inscrire parmi les pistes prioritaires de recherche de solution de paix durable dans la région, la succession du TPIR / Arusha par le TPI pour la RDC.
- aux dirigeantes et dirigeants du monde, quels que soient leur pays et l’institution qu’ils servent, d’arrêter tout encouragement et supprimer tous les avantages, privilèges et immunités consentis aux bourreaux.
- à M. le président Hollande ainsi qu’aux chefs des États membres du Conseil de sécurité des Nations unies, d’instruire leurs ambassadeurs siégeant au Conseil de sécurité, de porter à l’ordre du jour et de rappeler, semaine après semaine, la question de l’instauration d’un Tribunal pénal international pour la RDC en succession du TPIR/Arusha.
Ne pas le faire, serait une discrimination à l’égard de la femme congolaise, un déni de justice internationale ainsi qu’un encouragement à commettre le “gynocide” ou “fémicide”. Car en effet, après publication du “rapport mapping” et la multitude de rapports sur la situation de ces femmes, nul n’est plus fondé à prétendre n’avoir rien vu, rien su, ni rien entendu.
Appel lancé à l’initiative des amis du Congo l’ancien bâtonnier Marc Herber Suffren, Aboubacar Djiba conseillé municipal, des Congolais Bavon Hofé Semopa et Hyppolite Mayunga informaticiens ainsi que Me Hamuli Rety ancien président de l’association des avocats du TPIR-Arusha.
Qualifiant cette cause d’importance, le Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République du Congo (RENADHOC) a relayé cet appel à signature.
Les femmes primées pour leur action sur le terrain en RDC, ainsi que le Dr Mukwege de l’hôpital de Panzi, soutiennent aussi cet appel.
Excellences Mmes et MM les décideurs: “Il faut savoir ce que vous voulez. Quand vous le savez, il faut avoir le courage de le dire; quand vous le dites, il faut avoir le courage de le faire.” Sauf à protéger les bourreaux, ce Tribunal est une solution incontournable pour la paix et la justice dans la région des Grands Lacs.
- Françoise Héritier Professeure émérite d’Anthropologie au Collège de France
- Mireille Delmas Marty Professeure émérite de Droit au Collège de France
- Monique Chemillier-Gendreau Professeure émérite de Droit: université Paris Diderot
- Evelyne Accad Professeure émérite University of Illinois Lebanese American University
- Yvonne Knibiehler Professeure émérite d’Histoire: université d’Aix-en-Provence
- Andrée Michel Sociologue, Directrice honoraire de recherches au CNRS
- Camille Lacoste-Dujardin Ethnologue, Directrice de recherche émérite au CNRS
- Jacqueline Berenstein-Wavre Femme politique (Suisse), ancienne Présidente du France Conseil de Genève
- Gisèle Halimi Femme politique, avocate, Présidente de l’association “Choisir la cause des femmes”
- Roselyne Bachelot Femme politique, plusieurs fois ministre, chroniqueuse à la télévision
- Rama Yade Femme politique, ancienne secrétaire d’État et ancienne déléguée de la France à l’UNESCO
- Ingrid Betancourt Femme politique, candidate aux élections présidentielles colombiennes en 2002, et otage pendant 6 ans
- Françoise Gaspard Femme politique, sociologue, ancienne Maire de Dreux, experte aux Nations Unis
- Geneviève Fraisse Philosophe, historienne de la pensée féministe, ancienne déléguée interministérielle aux droits des femmes
- Véronique Nahoum Grappe Anthropologue, chercheuse à l’EHESS
- Marie-Joseph Bertini Professeure des universités, philosophe, essayiste
- Marie-Odile Bertella Geffroy Magistrate, Vice-présidente du Tribunal de Paris
- Linda Weil-Curiel Avocate spécialisée excision des femmes
- Christiane Gillman Avocate honoraire, membre du conseil national de l’AFPS
- Agnès Casero Avocate
- Sylvia Geraghty (Irlande) Inscrite sur la liste des Avocats du TPIR, de la CPI et du Tribunal spécial pour le Liban
- Evelyne Morin-Rotureau Historienne, spécialiste de l’histoire des femmes
- Michèle Dayras Docteure en médecine, ancienne médecin-chef en radiologie, présidente-fondatrice de SOS Sexisme
- Marie Vogel Maître de conférences à l’ENS de Lyon
- Jules Falquet Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université Paris Diderot
- Fançoise Dubocq Activiste écologiste Susan George Écrivaine, militante altermondialiste, présidente d’honneur d’ATTAC
- Marie-Ange Poyet Réalisatrice
- Florence Montreynaud Écrivaine, féministe, co-fondatrice des “Chiennes de garde” et de “Zéromacho”
- Marlène Tuininga Journaliste, écrivaine, présidente de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (LIFPL)
- Christiane Passevant Journaliste, chroniqueuse à la radio
- Monique Perrot-Lanaud Journaliste, ancienne présidente de l’Association des femmes journalistes
- Natacha Henry Journaliste, essayiste, écrivaine
- Patricia Coste Journaliste reporteur
- Nelly Trumel Artiste peintre, fondatrice de l’émission “femme libre” à radio libertaire
- Marie Hélène Le-Ny Artiste photographe
- Marie Ponchelet Artiste plasticienne, expose sur les guerres
- Sarah Kala Lobé Psychologue chercheure, cofondatrice du CIAD
- Thérèse Clerc Fondatrice de la Maison des femmes de Montreuil et de l’association Babayagas
- Françoise Picq Politiste, chercheuse féministe
- Roselyne Rollier Présidente de la Maison des Femmes de Montreuil
- Oristelle Bonis Éditrice
- Roseline Tiset Professeure et activiste des droits de l’homme
- Monique Minaca Architecte urbaniste, co-rédactrice de la charte européenne de la femme dans la cité
- Suzanne Horer Écrivaine
- Sigrid Niedermayer Ancienne Coordinatrice internationale des Écoles associées de l’UNESCO
- Isabelle Vassas Animatrice d’associations féministes, membre de l’association française des femmes diplômées de universités
- Béatriz Velez Anthropologue, sociologue du sport (Canada)
- Arlette Braquy Ancienne adjointe au Maire de Paris en charge des questions sociales
- Yveline Nicolas Coordinatrice d’ONG engagée dans les droits humains, l’égalité femmes-hommes et la solidarité internationale (Adéquations)
- Jackie Buet Directrice du festival international de films de femmes
- Annie Lahmer Femme politique, féministe, Directrice de cabinet